REPUBLIQUE DE DJIBOUTI

PÔLE UNIVERSITAIRE DE DJIBOUTI

Établissement d'Enseignement Supérieur

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INSTITUT SUPERIEUR DES AFFAIRES DE DJIBOUTI

Collection "Études de métiers"

PHARMACIE

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- SOMMAIRE -

I. DEFINITION DE LA PROFESSION ................................................

A) Activités

B) Aptitudes

II. LE MARCHE ..................................................................................

A) La demande

1. Consommation de médicaments : aspect statistique

2. Typologie de la clientèle

3. Habitudes de consommation

B) L'offre

1. Les pharmacies et leur localisation

2. Le secteur informel

3. Les prix

4. Parapharmacie

III. LES MOYENS DE PRODUCTION ................................................

  1. Ressources humaines

  2. 1. Organisation

    2. Recrutement

    3. Rémunération

   B) Les équipements

   C) Les approvisionnements

    1. Les fournisseurs étrangers

    2. production locale

IV. EXPLOITATION ...........................................................................

    A) Chiffre d'affaires

    B) Charges

    C) Gestion des stocks

V. REGLEMENTATION .....................................................................

    A) Autorisation d’exercer

  1. Médicaments

  2. Fiscalité

1. La TIC

2. La patente

VI. LE MILIEU PROFESSIONNEL .....................................................

A) Organisation professionnelle

B) Assurance maladie

C) Formation

D) Bibliographie

CONCLUSION ..................................................................................

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I DEFINITION DE LA PROFESSION

A) Activités

Il existe d'autres modes de pratique de ce métier qui sont exclus ici du champ de cette étude :

- Le pharmacien hospitalier a des activités proches du pharmacien d'officine. Il achète, stocke et fournit aux infirmières les médicaments à donner aux malades.

- Le pharmacien-biologiste de laboratoire privé, aidé de techniciens et de biologistes, effectue des prélèvements et procède à leur analyse.

B) Aptitudes

- Le pharmacien doit avoir le sens de l’accueil, une écoute attentive et doit pouvoir conseiller les clients. C’est un commerçant mais qui est aussi un confident (il est tenu par un secret professionnel) qui engage sa responsabilité.

- Il doit être disponible à tous les moments à cause des horaires lourds d’ouverture et de contrainte de la pharmacie de garde. Il doit servir rapidement le client.

- Une grande mémorisation (connaissance des caractéristiques de milliers de médicaments et des fiches techniques de centaines de médicaments), et le goût pour la nouveauté sont requises. Il doit se tenir régulièrement au courant des nouveaux médicaments sortis sur le marché.

- Il doit avoir des talents de gestionnaire d'un grand nombre de références de produits

II. LE MARCHE

A) La demande

1. Consommation de médicaments : aspect statistique

Les statistiques des importations montrent le niveau et la tendance de la consommation de produits pharmaceutiques à Djibouti.

Importations en valeur (en millions de DJF

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

1070

1031

1509

1536

1388

784

990

791

1065

596

Source : annuaire statistique du commerce extérieur - DINAS Ed.2000

Importations en volume (en tonnes)

1993

1994

1995

1996

1997

1998

2334

997

673

631

528

1314

Source : statistiques portuaires

La quasi-totalité des produits pharmaceutiques importés est consommée sur place. En réalité, le commerce informel est un grand pourvoyeur de produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques vers les pays limitrophes (Ethiopie, Yémen, Somalie).

La tendance sur la décennie est à la baisse. L'augmentation importante des importations en 1998 s'explique peut-être par une anticipation d'une hausse défavorable du taux de change et l'achat massif de stocks de médicaments non périssables. En effet, cette hausse en 1998 est suivie d'un faible niveau d'approvisionnement en 1999.

Rapportée à la population, la valeur des importations est très faible : moins de 1000 DJF par habitant et par an.

2. Typologies de la clientèle

La dualité est manifeste entre :

- d'un côté, une population à haut revenu et/ou disposant d'une protection sociale,

- de l’autre, les couches populaires à faible revenu et sans protection sociale autre que la solidarité familiale.

- marché public : 1/3 du marché total, qui concentre la demande des classes moins favorisées ou très ciblées (les militaires, les salariés), avec le SMI,

- marché privé : 2/3 du marché total, composé principalement des classes aisées et fortement consommatrices de produits pharmaceutiques.

3. Habitudes de consommation

a) Prescription et automédication

Par définition l’automédication correspond à la prise de médicaments sans prescription médicale. Elle est assez répandue en l’absence d’une éducation sanitaire, mais surtout en raison du coût des consultations de médecins. On considère que 50 % environ des ventes de médicaments correspondent à des médicaments sans ordonnance.

Bref les médicaments les plus utilisés sont les antalgiques, les analgésiques, les anti-inflammatoires, l’aspirine restant de loin le principal médicament, d’automédication, les antitussifs, les médicaments ORL ou pour la digestion, les vitamines, le calcium, les oligo-éléments et les psychotropes (en particulier les tranquillisants et les somnifères)

b) Pharmacopées traditionnelle et moderne

Le recours à la médecine traditionnelle est souvent un choix forcé par la cherté de la médecine moderne, bien qu'elle soit reconnue efficace pour certaines maladies. Après l'échec des remèdes traditionnels, les malades en viennent à la médecine moderne qui coûtera d'autant plus cher que la maladie sera plus avancée… et que la pharmacopée traditionnelle aura parfois détérioré la santé du malade.

Quelques exemples comparés de médecine traditionnelle et de médecine moderne

 

Médecine traditionnelle

Médecine moderne

Méningite

plante que seul le guérisseur connaît, secret qui est bien gardé.

Vaccination préventive

Paludisme

On lave le malade avec du Hofalli.

Traitement avec de la chloroquine ou quinine injectable

Hépatite

Traitement avec des plantes (Wabialla) et (Malhina Hara Faro). Faire bouillir, se laver avec, boire 3 gorgées 2 fois par jour.

Vaccination, sinon ,le malade est soumis à un régime alimentaire et à la prise de médicaments

Tuber-culose

Pas de traitement spécial,on nourrit le malade de viande de chameau et de lait de chèvre.

Traitement antituberculeux spécifique.

B) L’offre

1. Les pharmacies et leur localisation

A Djibouti, il existe quatre officines privées qui vendent des médicaments et qui proposent également des produits parapharmaceutiques et cosmétiques (shampooing, dentifrice, lait pour les nourrissons ...).

a) Liste des pharmacies

PHARMACIES

ADRESSE

NATIONALITE

Pharmacies privées

Pharmacie Al Razi

Q.4 Av. Cheik Houmed

Djiboutienne

Pharmacie de l’Indépendance

Rue de Rome

Djiboutienne

Pharmacie de la Corne d’Afrique

Rue de Marseille

Djiboutienne

Pharmacie Nouvelle

Place Mahamoud Harbi

Egyptienne

Pharmacies publiques

Pharmacie de l’AND

Boulevard de Gaulle

Djiboutienne

SMI

Bd de la République

Djiboutienne

Hôpital Bouffard

Rue de Siesta

Française

b) Positionnement des pharmacies

PHARMACIE

CLIENTELE

Pharmacie Nouvelle, pharmacie de l’Indépendance et la pharmacie Al Razi.

Essentiellement djiboutienne

Pharmacie de la Corne d’Afrique

En majorité européenne

Pharmacie de l’AND

Militaires djiboutiens et leurs familles

SMI

Salariés djiboutiens

Hôpital Bouffard, Pharmapro française

Militaires français, Djiboutiens de l’AND

Pharmapro djiboutienne

Hôpital Peltier, centres médicaux hospitaliers.

2. Le secteur informel

Les médicaments sont vendus librement dans les boutiques des quartiers populaires. Quand ils arrivent sur les marchés, ils ont parfois perdu leurs étiquettes. Ces produits pharmaceutiques ne sont pas contrôlés (beaucoup de contrefaçons) et échappent à la réglementation des produits pharmaceutiques en vigueur dans notre pays. On peut dire que beaucoup de Djiboutiens préfèrent s'approvisionner dans boutiques tout simplement parce que les médicaments sont moins chers.

Exemples de différences de prix

 

PRIX (à l’unité et en DJF)

MEDICAMENTS

Secteur formel

Secteur informel

Paracétamol

Aspirine

Totapen

Tétracycline

Sidergine

25

20

60

25

20

10

10

20

20

20

Le secteur public, à travers de nombreux programmes financés par des bailleurs étrangers reçoit gratuitement des médicaments, dont beaucoup se retrouvent, après détournement, revendus sur place ou dans ces circuits informels.

3. Les prix

- En ce qui concerne les prix, il existe théoriquement des marges limites à ne pas dépasser : prix vigneté en FRF x 40 % ; cependant ce règlement n’est pas scrupuleusement suivi. Par conséquent, les prix des médicaments et autres produits pharmacies varient d’une pharmacie à l’autre et peuvent être élevés.

- Le paiement à l’achat est obligatoire, les pharmacies n’accordent aucun crédit aux clients.

- Les produits pharmaceutiques vendus par l’officine de pharmacie de garde sont majorés de 10% sur le prix de vente normal, à partir de 20 heures jusqu’à 6 heures le lendemain.

4. Parapharmacie

Dans le domaine de la parapharmacie, les activités des pharmacies privées comme publiques restent assez marginales. La plupart des produits proposés sont destinés aux soins du corps (shampooing, dentifrice, mousse à raser...) et à l’alimentation des nourrissons (lait, petits pots...).

- La pharmacie de la Corne d’Afrique détient l’exclusivité des produits Roger et Gallet sur le marché djiboutien. Les importations de produits de parapharmacie représentent 30 % de ses importations totales.

- La pharmacie Nouvelle ainsi que la pharmacie Al Razi importent très peu de produits de parapharmacie, principalement de l'alimentation pour bébés.

- La pharmacie de l’Indépendance importe très peu (à la demande) divers produits : hygiène du corps, nourriture pour enfants, soins de dermatologie...

- Enfin, l’hôpital militaire français Bouffard importe aussi très peu directement : des vitamines et du produit antipoux.

III. LES MOYENS DE PRODUCTION

A) Les ressources humaines

  1. Organisation
  2. On distingue plusieurs niveaux de qualifications dans la profession : assistant (pharmacien), vendeur, préparateur, gestionnaire de stock, secrétaire. Les préparateurs ont des salaires moins élevés du fait de leurs travaux effectués très réduits. Les employés travaillent à temps complet 10 heures par jour.

  3. Recrutement
  4. Le mode de recrutement varie d’une pharmacie à une autre :

    - La pharmacie de l’Indépendance exige un diplôme et une expérience. Elle sélectionne les candidats après avoir défini le profil de poste et leur fait subir un entretien pour les recruter.

    - Dans les pharmacies Nouvelle et Al Razi, le recrutement se fait par relation et une expérience est exigée.

  5. Rémunération

Les salaires varient d’une pharmacie à une autre, la pharmacie de l’Indépendance paie les salariés au rendement alors que la pharmacie Nouvelle pratique des salaires fixes. Les salaires des employés vont de 70 000 à 155 000 DJF par mois.

B) Les équipements

Le tableau ci-dessous liste les principaux investissements des pharmacies de Djibouti. Notons l'importance de l'informatique pour la gestion des stocks. Les investissements de sécurité (armoires fortes, locaux fermés à clés, systèmes d'alerte) sont relativement importants pour faire face aux vols.

IMMOBILISATIONS

MONTANT (en DJF)

Système informatique

6 000 000

Agencements

- Rayonnages et présentoirs

- Comptoir et armoires

 

2 000 000

1 500 000

Matériels électriques

- Climatisation

- Réfrigérateurs

 

6 000 000

300 000

Matériel de transport

4 000 000

C) Les approvisionnements

1. Les fournisseurs étrangers

Il n'y a pas à Djibouti de grossiste-répartiteur qui achète aux grands laboratoires pharmaceutiques un stock de médicaments pour le répartir et le revendre aux pharmaciens hospitaliers et pharmaciens d'officines en fonction de la demande.

Secteurs privé et public importent directement et ont recours aux mêmes laboratoires. La plupart sont français ou basés en France.

Les laboratoires contactés n’offrent pas toujours les prix les plus concurrentiels mais les pharmacies installées à Djibouti font toujours appel à eux car :

- les prescripteurs de médicaments sont très souvent français (médecins du privé, coopérants et militaires) et prescrivent des produits français ;

- le circuit de transport est bien établi et fonctionne de manière satisfaisante.

Les laboratoires les plus contactés sont les suivants :

Rhône Poulenc, Sanofi, Sandoz, Bristol Mayer, UPSA, Synthélabo, Afzer, Ciba Geigy, Roches, Johnson & Johnson, Roussel, Park Davis... Environ 10 laboratoires (dont Rhône Poulenc) ont des représentants à Djibouti ou dans des pays proches qui visitent régulièrement les pharmacies.

Autres pays fournisseurs : Pays-Bas, Egypte, Arabie Saoudite.

2. Production locale

La Société djiobutienne d'industrie pharmaceutique (SDIP), installée en zone franche, fabrique des médicaments à Djibouti. C'est une usine du groupe Taher Said Seif, elle a été créée en 1996 avec un capital de 600 000 000 DJF. Elle possède une vingtaine d'employés.

Elle produit 4 médicaments génériques.

PRODUIT

CONDITIONNEMENT

INDICATIONS

DOLODJIB 500 mg

Paracétamol

Boite de 100 comprimés

et de 16 comprimés

Antalgique et antipyrétique indiqué dans les affection douloureuses et/ou fébriles

ASPEDJIB 500 mg

Acide acétylsalicylique

Boite de 100 comprimés

et de 30 comprimés

Maux de tête, migraines, névralgie, états fébriles, états grippaux, douleurs musculai-res, mal aux dents, lumbagos, entorses…

JIZOL 250 mg

Métronidazol

Boite de 100 comprimés

et de 20 comprimés

Vaginites non spécifiques, amibiase itestinale et hépatique, lambiase, infections dues à des germes anaérobies

JIQUINE 100 mg

Chloroquine

Boite de 100 comprimés

Traitement préventif et curatif du paludisme.

Elle a un accord de partenariat avec la société française Panpharma.

Ses principaux clients sont : les pharmacies privées, le SMI, l’Eglise protestante, le Ministère de la Santé (Hôpitaux) et le dispensaire d’Arta.

Cette usine exporte ces médicaments au Yémen, en Éthiopie et en Somalie. Elle importe ses matières première de Chine, d’Europe et d’Amérique.

IV. EXPLOITATION

A) Chiffre d’affaires

- Le chiffre d'affaires annuel moyen des principales pharmacies privées est de l'ordre de 330 millions DJF, soit 1million DJF par jour.

- Le secteur connaît des variations saisonnières importantes. L’hiver est une période où la consommation des médicaments augmente car il y a beaucoup d’épidémies telles que le paludisme, la rougeole, le rhume... et les pharmacies travaillent beaucoup plus qu’en été.

- La marge brute moyenne (Prix de vente - prix d'achat) / prix d'achat varie entre 30 et 40 % selon le type de produit, ce qui en fait un secteur particulièrement rentable.

B) Charges

Les principales charges sont dans l'ordre : les achats de marchandises, les charges de personnel, l'électricité, les impôts et taxes

Les pharmacies sont propriétaires de leurs locaux et ne payent donc pas de loyers.

C) Gestion des stocks

Le stock est important dans ce secteur et sa gestion doit être rigoureuse, il représente environ 8% du chiffre d'affaires (soit environ 40 jours d'achats ou encore 9 rotations en moyenne), ce qui constitue une immobilisation financière importante. Entre l'encombrement et la rupture de stock, le choix est sans cesse à faire. Le stock est à déterminer en fonction des habitudes des prescripteurs. Il faut de plus surveiller les dates de péremption.

V. REGLEMENTATION

A) Autorisation d'exercer

La loi N° 55/AN/79 du 25/01/1979 énonce les conditions requises pur exercer la profession de pharmacien et pour ouvrir une officine.

Le pharmacien se proposant d’exploiter une officine doit déposer une demande d’autorisation à la direction de la santé publique, détenir en cas de rachat, ou d’obtenir, en cas de création, une licence d’exploitation pour ladite officine. L’autorisation est subordonnée à :

- la détention d’un diplôme d’état reconnu par la République de Djibouti,

- l’enregistrement du diplôme auprès de la direction de la santé publique et du greffe du Tribunal de Djibouti,

- l’exercice personnel de la profession,

- la propriété personnelle de l’officine,

- l’absence de condamnation pénale,

- l’absence de condamnation professionnelle grave dans d’autres pays,

- l’aptitude médicale,

- l’inscription au tableau du Conseil National des professions médicales.

B) Médicaments

Tous les médicaments doivent faire l’objet d’un enregistrement par le Ministère de la Santé Publique et se Affaires Sociales, selon la Loi N° 145/AN/91 du 10 /02/1991. Leur importation est réservée aux seuls pharmaciens publics ou privés accrédités qui se voient également attribuer le monopole à l’importation des produits destinés au diagnostic médical, des insecticides et acaricides à usage humain, des plantes médicinales et des pansements.

Les médicaments figurant sur le tableau B comme les barbituriques et la morphine restent soumis à autorisation préalable de la Pharmapro djiboutienne.

C) Fiscalité

1. La Taxe Intérieure de consommation (TIC) appliquée à la valeur CAF (Coût-Assurance-Frêt) des marchandises est de 10% pour tous les médicaments de base. Certains médicaments sont taxés plus fortement : 33% (médicament de confort). Seules les importations réalisées sous formes de dons sont exonérées.

2. La patente

CLASSE

DROIT FIXE

DROIT PROPORTIONNEL

3

1 300 000

50 % de la valeur locative des locaux commerciaux

25 % de la valeur locative des entrepôts

VI. LE MILIEU PROFESSIONNEL

A) Organisation professionnelle

- Il n’y a pas de syndicat professionnel spécifique de la pharmacie à Djibouti, mais elles parties prenantes du Conseil National des Professions médicales. Chaque année est organisée une conférence "journée médicale de la Corne d'Afrique".

- Lorsqu’il y a défaillance du service de garde, l’autorité chargée de la Santé publique peut désigner d’office une officine de pharmacie de garde.

B) Assurance maladie

La couverture publique des soins de santé existe à Djibouti avec l'Organisme de protection sociales (OPS), organisme autofinancé né en Avril 1997 de la fusion du SMI (Service médical interentreprises) et de la CPS (Caisse de prestations sociales). Les salariés conventionnés (salariés de la fonction publique et d'entreprises privées affiliées) payent une cotisation sur salaire de 4 %. Le principe est la gratuité des soins et des médicaments.

C) Formation

- Le diplôme d'Etat de docteur en pharmacie demande 6 années d'études en France. La 1ère année comporte un concours dont le numerus clausus (2 250) est stable depuis 1985. Le nombre de places dans les 24 UFR de pharmacie est déterminé par arrêté. Le cursus en pharmacie est organisé en trois cycles de deux ans.

- Le Centre de Formation de Personnels de Santé, à côté de l’hôpital Peltier, forme en 3 ans des infirmiers, sages femmes, techniciens de laboratoire avec un niveau de recrutement au brevet. Il ne forme donc pas de personnel spécialisé pour les pharmacies.

D) Bibliographie

- Exercer en pharmacie d’officine, Patrick Fallet et Eric Fouassier, Lamy/les Echos.

- DAFSA, collection profil sectoriel - les pharmacies - tél. 01 44 37 26 26.

- Le Vidal et le Théra.

- Revues diverses : Actualités pharmaceutiques, Le Moniteur des Pharmacies et laboratoires ...

- Internet : www.globalsante.com, le site fédérateur des professionnels de la santé.

CONCLUSION

Avec 1 médecin seulement pour 5000 habitants, le système de santé djiboutien est peu développé. La majorité de la clientèle n'a pas les moyens financiers pour faire appel aux médecins. Certaines consultations (pour les salariés dont les entreprises cotisent) sont gratuites mais soumises à des démarches et nombreuses autorisations qui ne sont pas toujours accordées. De plus, le SMI, qui propose gratuitement ces consultations et médicaments, a des problèmes financiers.

Les pharmacies jouent ainsi un rôle de conseil. Cependant beaucoup de produits sont encore mal consommés (posologie mal suivie, automédication et consommation abusive, etc.) et les circuits informels se développent.

Les pharmacies sont satisfaites de leur implantation, seule la pharmacie de la Corne de l’Afrique a ouvert une succursale (pharmacie Al Razi) dans les quartiers, alors qu’il manque des petites officines un peu partout à Djibouti et sur le territoire.

Le marché des produits pharmaceutiques est important à Djibouti et il est bien approvisionné. Ce marché est partagé par un petit nombre d’opérateurs, car l'ouverture d'une pharmacie est soumise à des conditions de diplôme exigeantes, qui constituent la principale barrière à l'entrée dans ce secteur rentable.

Cette étude a été réalisée avec la collaboration de

Fato Houmed Bourhan et Kadidja Hassan Mohamed